Études en communication : aspects épistémologiques, méthodologiques et critiques | Louis-Claude Paquin, UQÀM |
la complexité
« complexus » : ce qui est tissé ensemble
un système c’est de la complexité organisée
la connaissance des parties additionnée ne peut conduire à la connaissance
≠ réductionnisme car l’organisation d’un système produit des émergences et les émergences sont des propriétés qui naissent de l’organisation du tout
≠ holisme car la connaissance du tout est moins que la connaissance de la somme des parties, l’organisation d’un système impose des contraintes et des inhibitions sur les parties
il est arbitraire d’isoler son objet de son contexte
la complexité apparaît dans l’observation patiente et non dans l’expérimentation de laboratoire
synthèse épistémologique et méthodologique
modélisation systémique de la complexité
le paradigme épistémologique qui la fonde (la méthode de la méthode)
le principe de simplicité impose de disjoindre et de réduire
le principe de complexité enjoint de relier, tout en distinguant
dans « Pour une réforme de la pensée »
« La pensée complexe est une pensée qui cherche à la fois à distinguer - mais sans disjoindre - et à relier. D'autre part, il faut traiter l'incertitude. Le dogme d'un déterminisme universel s'est effondré. L'univers n'est pas soumis à la souveraineté absolue de l'ordre, il est le jeu et l'enjeu d'une dialogique (relation à la fois antagoniste, concurrente et complémentaire) entre l'ordre, le désordre et l'organisation. »
la pensée de la complexité comme un édifice à plusieurs étages
1) la base est formée à partir de la théorie de l'information, de la cybernétique et de la théorie des systèmes
comporte les outils nécessaires pour une théorie de l'organisation
2) les idées de Von Neumann, Von Foerster, Atlan et Prigogine sur l'auto-organisation
3) le principe dialogique, le principe de récursion et le principe hologrammatique
le principe dialogique
unit deux principes ou notions antagonistes, qui apparemment devraient se repousser l'un l'autre, mais qui sont indissociables et indispensables pour comprendre une même réalité
le problème est d'unir des notions antagonistes pour penser les processus organisateurs et créateurs dans le monde complexe de la vie et de l'histoire humaine
le principe de récursion organisationnelle
va au-delà du principe de la rétroaction (feed-back) ; il dépasse la notion de régulation pour celle d'autoproduction et auto-organisation
boucle génératrice dans laquelle les produits et les effets sont eux-mêmes producteurs et causateurs de ce qui les produit
nous individus, sommes les produits d'un système de reproduction issu du fond des âges, mais ce système ne peut se reproduire que si nous-mêmes en devenons les producteurs en nous accouplant
les individus humains produisent la société dans et par leurs interactions, mais la société, en tant que tout émergeant, produit l'humanité de ces individus en leur apportant le langage et la culture
le principe «hologrammatique»
met en évidence cet apparent paradoxe de certains systèmes où non seulement la partie est dans le tout, mais le tout est dans la partie
la totalité du patrimoine génétique est présent dans chaque cellule individuelle
l'individu est une partie de la société, mais la société est présente dans chaque individu en tant que tout, à travers son langage, sa culture, ses normes
La Méthode 6 tomes
La Nature de la nature (1977)
La Vie de la vie (1980)
La Connaissance de la connaissance (1986)
Les Idées (1991)
L’Humanité de l’humanité (2001)
L'Éthique complexe (2004)
l’épistémologie entendue comme une entreprise collective de connaissance de la connaissance
«Toute connaissance acquise sur la connaissance devient un moyen de connaissance éclairant la connaissance qui a permis de la construire»
caractère récursif de la réflexion épistémologique
niveau réflexif de second ordre
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