Méthodologie de la recherche création

constructionnisme social

prédécesseurs

Alfred Schütz (1899 - 1959)

Die Strukturen der Lebenswelt (La structure du quotidien)

édition posthume (à partir du manuscrit transmis par Ilse Schütz) en deux volumes par Thomas Luckmann, 1979 (premier volume) et 1982 (second volume).

phénoménologie des sciences sociales

 

Peter L. Berger (1929 -)

The Social Construction of Reality (1966)

Thomas Luckmann (1927 -)

cherchent à découvrir la manière dont la réalité sociale et les phénomènes sociaux sont

« construits »
créés
institutionnalisés
transformés en traditions

par les personnes

« les objects de pensée construits par les chercheurs en sciences sociales se fondent sur les objects de pensée construits par la pensée courante de l'homme menant sa vie quotidienne parmi ses semblables et s'y référant.

Ainsi, les constructions utilisées par le chercheurs en sciences sociales sont, pour ainsi dire, des constructions au deuxième degré, notamment des constructions de constructions édifiées par les acteurs sur la scène sociale dont l'homme de science observe le comportement et essaie de l'expliquer tout en respectant les règles de procédure de sa science. »

-> à la base de la connaissance savante du monde social il y a une connaissance ordinaire :

« toute interprétation de ce monde est basée sur une réserve d'expériences préalables, les nôtres propres ou celles que nous ont transmises nos parents ou nos professeurs : ces expériences, sous forme de 'connaissances disponibles', fonctionnent comme shèmes de référence »

qui se manifeste par sa typicalité :

« ce qui est expérimenté dans la perception actuelle d'un objet est transféré [...] sur tout autre object similaire, perçu seulement quant à son type »

l'activité de typification du monde social se fait notamment à travers le langage hérité des générations antérieures

-> le monde de la connaissance quotidienne est d'emblée un monde intersubjectif et culturel

le mien et celui d'autres dont ceux qui m'ont précédé

constitué de significations qui se sont sédimentées à travers l'histoire des sociétés humaines

-> pas d'homogénéité

ni du côté des acteurs, ni du côté du monde social auquel ils participent

1°) le stock de connaissances disponibles n'est pas le même pour chaque acteur

2°) le monde de la vie quotidienne est structuré en « diverses couches de réalité », en réalités multiples.

dépasser certaines oppositions classiques en sciences sociales (individu/collectif, idéal/matériel, objectif/subjectif...)

appréhender la réalité sociale comme « des constructions historiques et quotidiennes des acteurs individuels et collectifs »

spécificité

essor aux États unis à partir de la fin des années '80

la spécificité du constructionisme social est de se centrer non pas sur l’individu (cemme le constructivisme) mais sur la relation qu’il entretien avec ce qui l’entoure

l’individu n’existe que parce qu’il est en relation

il entre en relation par le langage

le langage est lié à la culture environnante et à l’époque où vit l’individu

Kenneth J. Gergen (1935 -), professeur de psychologie au Swarthmore College, en Pennsylvanie


(1994)

« le constructionisme est un ensemble de conversations qui se déroulent partout dans le monde et participent toutes d’un processus qui tend à générer des significations, des compréhensions, des connaissances et des valeurs collectives. Ces conversations remettent en questions toutes nos hypothèses admises, tous nos savoirs et tout ce que nous tenions jusque là pour spécifique du soi. Elles nous incitent à nous voir comme interdépendant et à penser que l’avenir dépend de la façon dont nous gérons ces interdépendances et de nos capacités à transformer collectivement nos constructions de nos personnalités et du monde ».

les significations, aussi bien que le sens du « moi » et les émotions, naissent dans un contexte relationnel

le « je » et le « tu » ne se manifestent qu’au sein des dialogues permis par les relations humaines,

l’identité est produite par des narrations issues d’échanges communs

les narrations du moi renvoient à des relations sociales bien plus qu’à des choix individuels

les émotions correspondent à des modes de fonctionnement social

enchâssées dans des séquences et des scénarios communs

la communication

vue comme une action coordonnée

« L’énonciation individuelle n’a pas de sens en elle-même » Si un individu prononce un mot, celui-ci n’a de sens que s’il provoque une réaction chez l’autre.

« Le sens potentiel s’obtient par l’ajout d’un supplément » L’autre ajoute une action (verbale ou non).

« Le supplément est lui-même une invitation à l’action » Il requiert lui-même un supplément.

« Les actes ménagent la possibilité de donner du sens mais ils en restreignent simultanément la capacité » Les actions sont liées à un contexte, un passé

« Les suppléments fonctionnent à la fois pour créer et restreindre le sens » Ils donnent du sens à ce qui à précédé, imprime une direction et réduit les possibilités.

« Les suppléments/actes restreignent mais ne déterminent pas » Les mots sont polysémiques et la création de sens se fait dans l’ici et maintenant. Quand les individus adoptent pendant une certaine période un type d’actions ont parle de tradition culturelle.

« Les coordinations traditionnelles contiennent le plus grand réservoir de sens possible mais elle ne fixent pas les limites » De nouveaux mots et manière d’agir peuvent surgir.

« Les pensées et les sentiments sont des façons communes de donner du sens, exercé en privé » La pensée est une forme de discours interne.

« Le sens est sujet à redéfinition constante grâce au nombre toujours croissant de suppléments. »

ontologie

le savoir est une construction de l’esprit

refus de la connaissance comme le reflet fidèle d’une réalité ou d’un monde indépendant de nous

rejet du dualisme sujet/objet

« le monde » ou « l’esprit » appartiennent à des pratiques discursives

sont donc susceptibles d’être contestés et négociés dans le langage

les sources de l’action humaine remontent aux relations sociales

plus de voix unique

plus de moi unifié

conséquences

les objets sociaux ne sont pas inertes

déjà-toujours présents dans le monde (comme dans la vision classique)

mais reformés, adaptés et organisés par les êtres humains

« construction » au sens d’un produit créé par l’homme

appartiennent à la sphère du sens, de la représentation

-> fabrication intersubjective des sujets qui échangent des significations.

inséparabilité du chercheur et de son objet référent

le chercheur fait intégralement partie du problème de recherche

ne peut revendiquer une réalité « objective » indépendante de lui-même

ce qui est visé par la recherche est une construction humaine dont le chercheur doit comprendre les significations

celles présentes chez les acteurs

celles qu’ils attribuent à la situation étudiée

le chercheur fait partie de la « réalité » qu’il cherche à étudier

ne peut se situer en dehors du processus interprétatif

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