Études en communication : aspects épistémologiques, méthodologiques et critiques

ethnographie

etymologie

le mot grec εθνος ethnos voulant dire « peuple », « peuplade », « tribu », « peuple barbare » ;

le morphème γραϕια, graphia « description », « dessin »

travaux documentaires de description

historique du terme

apparaît pour la première fois, semble-t-il, en Allemagne, en 1791, dans le titre d'une Ethnographische Bildergallerie publiée à Nuremberg

Friedrich Alexander Bran, fonde en 1818 la revue Ethnographisches Archiv

44 volumes publiés

équivalents des cabinets de curiosités

 

André-Marie Ampère introduit le mot « ethnographie », pour la première fois, dans une version de son célèbre tableau de classification des sciences (1830)

Essai sur la philosophie des sciences ou Exposition analytique d'une classification naturelle de toutes les connaissances humaines (1834)

définitions

Marcel Mauss (1872-1950) dans son Manuel d'ethnographie (1947) distingue

une ethnographie extensive qui consiste « à voir le plus de gens possible dans une aire et dans un temps déterminés »

d'une ethnographie intensive « dans l'observation approfondie d'une tribu, observation aussi complète que possible, aussi poussée que possible, sans rien omettre »

 

Claude Lévi-Strauss dans Les Structures élémentaires de la parenté en (1949),

« l'ethnographie consiste dans l'observation et l'analyse de groupes humains considérés dans leur particularité et visant à la restitution, aussi fidèle que possible, de la vie de chacun d'eux ; tandis que l'ethnologie utilise de façon comparative les documents présentés par l'ethnographie ».

 

Alfred Reginald Radcliffe-Brown (1881 - 1955) dans Structure and Function in Primitive Society (1952) se réfère à l'histoire :

« Le terme ethnographie s'applique à ce qui est spécifiquement un mode d'enquête idiographique, dont le but consiste à rendre compte d'une manière acceptable de tels peuples et de leur vie sociale. L'ethnographie diffère de l'histoire en ce que l'ethnographe tire sa connaissance, ou la majeure partie de celle-ci, de l'observation directe des gens au sujet desquels il écrit, ou de contacts avec eux, et non, comme l'historien, de sources écrites. »

 

L'ethnographie a deux acceptions :

1) sous-discipline de l'ethnologie, à laquelle elle fournit des informations :

observations
descriptions
documents

sphère d'activité -> les travaux sur le terrain,

les analyses plus approfondies, fonctionnelles et structurales relèvent de l'ethnologie

possède une technique de travail propre pour

la préparation des enquêtes (questionnaires et guides)
le comportement des chercheurs durant les enquêtes
l'enregistrement (machines optiques, phonétiques et cybernétiques)
une classification élémentaire des matériaux (archivistiques, muséographiques et bibliographiques)

2) « une » ethnographie est la description achevée, publiée ou manuscrite, d'intérêt ethnologique, d'une unité ethnique ou locale quelconque

par ex.: Ethnographie des Tupi-Guarani, Ethnographie des Carpates, etc.

domaine

anthropologie culturelle

les cultures spirituelle, matérielle et sociale

système symbolique de représentations et de pratiques

manières de penser et de faire de différents groupes

d'abord des peuples « primitifs » vise à comprendre les « autochtones » dans leur propre culture

puis à partir des années 1950 s'étend à des cultures familières :

usine
voisinage
un centre d'achat
un hôpital
un poste de police
etc.

influences récentes

phénoménologie :

l'épochè

la subjectivité des acteurs : le ressenti

constructionnisme social

caractéristiques

intérêt pour des groupes de petite dimension

cherche à définir ce qui fait leur spécificité, et par conséquent leur identité

tous les faits sociaux et culturels sont dignes d’être étudiés

- rituels, croyances et religion, parenté et organisation sociale

- savoirs et techniques

focus sur la signification des contextes

Clifford Geertz (1926 - 2006) : appréhender l'interprétation locale des messages symboliques attachées aux routines culturelles

comment les participants eux-mêmes attribuent de la signification

compréhension du contexte dans lequel les occurrences du quotidien adviennent

portée symbolique

nos interprétations quotidiennens sont incrites dans des codes culturels et sous-culturels

qui servent de médiation pour nos expériences les plus habituelles

la culture ne se trouve pas dans l'esprit des individus

mais dans la sphère publique de la vie sociale

comprendre notre propre culture est encore plus difficile qu'une culture étrangère et éloignée

les systèmes et les organisations sont présentées comme des systèmes culturels et des artefacts

inclus dans des mythes, des cérémonies et des supersitions

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