Études en communication : aspects épistémologiques, méthodologiques et critiques

postmodernité épistémologie

 

de 1960 à nos jours

émergence d’un cadre culturel et conceptuel

rupture avec la modernité

il n’est plus possible d’appréhender le monde à l’aide de concepts hérités des Lumières

la modernité met en cause notre connaissance du monde et notre manière de le connaître

la postmodernité met en cause le monde lui-même et notre manière d’y exister de nous y confondre

rejet du positivisme, du darwinisme, du matérialisme et de l'idéalisme

la modernité questionne les manières de représenter le réel et la légitimité des différents systèmes de représentation

la postmodernité questionne la représentation elle-même

influence de la phénoménologie

mutation culturelle

mutation importante de notre « manière d’être » : le posthumanisme

 

prise de conscience de l'échec de l’Histoire

le modèle théorique d’interprétation de l’histoire

comme progrès linéaire et continu

étendu à l’ensemble des sphères politiques, économiques et sociales

-> perd sa pertinence et sa légitimité

conscience de l'échec des tentatives d'interprétation et d'amélioration de la vie humaine

deux guerres mondiales d’une efficacité meurtrière hallucinante

horreur systématique de la solution finale nazie

la bombe atomique

remise en cause tous les systèmes uniques de toutes les idéologies totalisantes

désillusion et désintérêt pour les grands mouvements théoriques, idéologiques et utopistes du 20e siècle

refus d'une conception du monde et de la représentation fondée sur une forme unique de vérité

souligne l'importance des relations de pouvoir, la personnalisation et le discours dans la «construction» de la vérité et d'opinions universellement admises

primat de la pluralité sur la singularité

François Lyotard

François Lyotard, La condition postmoderne, 1979

incrédulité à l’égard des «métarécits», narrations à fonction légitimante

récit chrétien de la rédemption de la faute adamique par l’amour

récit de l’émancipation de l’ignorance et de la servitude par la connaissance et l’égalitarisme

récit de la réalisation de l’Idée universelle par la dialectique du concret

récit marxiste de l’émancipation de l’aliénation par la socialisation du travail

récit capitaliste de l’émancipation de la pauvreté par le développement techno-industriel

renoncement à une unification de la multiplicité des perspectives sous une unique interprétation totalisante

pluralité de « microrécits » locaux qui cohabitent avec une multitude d’autres récits

simulacre et simulation

Jean Baudrillard 

« Telle est la simulation, en ce qu'elle s'oppose à la représentation. Celle-ci part du principe d'équivalence du signe et du réel (même si cette équivalence est utopique, c'est un axiome fondamental). La simulation part à l'inverse de l'utopie du principe d'équivalence, part de la négation radicale du signe comme valeur, part du signe comme réversion et mise à mort de toute référence. Alors que la représentation tente d'absorber la simulation en l'interprétant comme fausse représentation, la simulation enveloppe tout l'édifice de la représentation lui-même comme simulacre.

Telle seraient les phases successives de l'image:

  1. elle est le reflet d'une réalité profonde
  2. elle masque et dénature une réalité profonde
  3. elle masque l'absence de réalité profonde
  4. elle est sans rapport à quelque réalité que ce soit : elle est son propre simulacre pur.

Dans le premier cas, l'image est une bonne apparence – la représentation est de l'ordre du sacrement. Dans le second, elle est une mauvaise apparence – de l'ordre du maléfice. Dans le troisième, elle joue à être une apparence – elle est de l'ordre du sortilège. Dans le quatrième, elle n'est plus du tout de l'ordre de l'apparence, mais de la simulation. »

Baudrillard, Jean (1981) Simulacres et simulation, Paris, Galilée, p. 16-17.

 

critique du logocentrisme occidental

Jacques Derrida
(1930 - 2004)

primat que la tradition occidentale a accordé à la parole ou à l’intelligible comme condition de toute chose

idéalisme et spiritualisme

la parole qui exprime une signification immédiate

la parole gage de la présence de la pensée à elle-même

la déconstruction

philosophie comme forme de critique textuelle

pluralité de sens

dans tout discours, il y a toujours nécessairement un écart dans la signification, appellé « différance »

rien ne peut être signifié d’un seul tenant, mais toujours dans l’espace et le temps

s’il y a quelque sens ou quelque présence dans tout ce qui se dit ou s’écrit

alors celui-ci ne se présente jamais sous la forme pleine, mais toujours morcelée, disséminée

 

«antihumanisme» : négation de la notion de sujet

l'homme n'a pas de volonté, n'est pas libre, n'est pas la cause de ses actes et de ses pensées

l'être humain n'est qu'un être biologique et vivant en société

 

questions d’organisation de la connaissance

le constructivisme radical

Ernst von Glasersfeld (1917 - 2010)

chacun crée sa propre réalité

nous n'avons aucun moyen de savoir ce que la réalité devrait être

les constructions mentales

construites à partir d'expériences passées

aident à imposer un ordre au flot continu d'expériences de l'apprenant

si il y a échec

à cause de contraintes internes ou externes

les construits changent pour s'accommoder aux nouvelles expériences

la « vérité » est remplacée par la « viabilité »

limitée par des contraintes physiques et sociales

 

 

les «rhizomes» et les «plans de consistance»

Gilles Deleuze
(1925 - 1995)

Felix Guattari
(1930 – 1992)

les «rhizomes» : modèle descriptif et épistémologique

    

dans lequel l'organisation des éléments ne suit pas une ligne de subordination hiérarchique

—avec une base, ou une racine, prenant origine de plusieurs branchements, selon le modèle bien connu de l'Arbre de Porphyre—

mais où, tout élément peut affecter ou influencer tout autre

tout attribut affirmé d'un élément peut influencer la conception des autres éléments de la structure, peu importe sa position réciproque

n'a pas de centre

—c'est-à-dire des propositions ou des affirmations plus essentielles que d'autres— qui se ramifient selon des dichotomies strictes

la structure de la connaissance n'est pas dérivée

au moyen de déductions logiques

d'un ensemble de principes premiers

mais s'élabore simultanément plutôt

à partir de tout point

sous l'influence réciproque des différentes observations et conceptualisations

lignes de solidité et d'organisation fixées par des groupes ou ensembles de concepts (des plateaux)

L'Anti-Œdipe (1972)

les «plans de consistance»

l’inconscient est impersonnel et affirmatif

il agence des éléments hétérogènes sur un plan de consistance

à la surface duquel se produisent des processus disséminés et temporaires de subjectivation

Mille Plateaux (1980)

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