Études en communication : aspects épistémologiques, méthodologiques et critiques

La naissance de la tragédie § 5

 

la tragédie et le dithyrambe dramatique

sommet et fin dernière des instincts esthétiques apollinien et dionysiaque

union mystérieuse

ancêtres et précurseurs

Homère

vieillard rêveur absorbé en lui-même

artiste naïf et apollinien

Archiloque

belliqueux serviteur des muses

innombrable et violentes tribulations

l'esthétique moderne

opposition entre l'artiste «objectif» et l'artiste «subjectif»

triompher du subjectif

délivrer du Moi

imposer le silence à tout vouloir et désir individuel

objectivité

contemplation pure et désintéressée

critique du poète lyrique qui dit toujours je et nous chante toute la gamme de ses passions et de ses convoitises

pourtant Archiloque qui effraie par son cri de haine et de mépris, par les éclats enivrés de sa concupiscence est vénéré

explication

le poète lyrique [qui unit la musique et le texte] est un artiste dionysiaque

il commence par s'identifier à l'Unité primitive, à sa douleur, à sa contradiction [désaississement]

phénomène dionysiaque : dépouillement de la subjectivité, union au coeur du monde

il reproduit ensuite l'image de cette Unité primitive sous forme musicale

la musique comme réplique et deuxième épreuve de l'univers [mimesis]

ensuite sous l'influence du rêve apollinien, cette musique prend la fome visible d'un rêve symbolique

image qui concrétise la douleur originelle en même temps que le plaisir originel de l'apparence

1) la musique reflet de la douleur originelle sans aucune image ou concept [pas de représentation]

2) rédemption de cette douleur s'opère dans l'apparence, deuxième reflet dans le symbole isolé ou l'exemple

différence des images

l'artiste plastique et le poète épique

contemplation pure des images, plaisir rêveur de l'apparence

miroir de l'apparence l'empêche de s'identifier et de se confondre avec les figures qu'il a créées

musicien dionysiaque

ne fait appel à aucune image

état mystique de dépouillement de soi et d'unité avec le tout

germination d'un monde d'image et de symboles

qui diffèrent du monde de l'artiste plastique par la teinte, la causalité et par la mobilité

les images sont des projections diverses de lui-même

pas le je de l'homme éveillé, réel et empirique

le je qui repose sur le fondement même des choses

percer les images diverses pour plonger le regard dans le tréfonds des choses

critique de Schopenhauer

le lyrisme comme art partiel dont l'essentiel consiste dans un singulier de volonté et de comtemplation pure

critique : l'individu qui poursuit ses fins égoïstes n'est pas un artiste

l'artiste

le sujet délivré de son vouloir individuel

médium grâce auquel le seul Sujet vraiment existant fête sa rédemption dans l'apparence

l'artiste originel de l'univers

la comédie de l'art

ne nous concerne pas

ne se propose pas de nous amender ou de nous cultiver

nous ne sommes pas les véritables créateurs

nous sommes des images et des projections esthétiques du véritable créateur de ce monde d'art

l'existence et le monde ne sont justifiés que dans la mesure où ils sont un phénomène esthétique

tout notre savoir esthétique n'est qu'illusion

ne nous permet pas de nous unir, de nous identifier avec cet être, seul auteur et seul spectateur de cette comédie

nécessité dans l'acte de création d'une fusion du génie [de l'artiste] avec l'artiste originel de l'univers pour pressentir l'essence éternelle de l'art

Richard Wagner La Walkyrie (Die Walküre) 1856

 

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