Études en communication : aspects épistémologiques, méthodologiques et critiques

La naissance de la tragédie § 4

 

deux moitiés de la vie

le rêve : plaisir profond et contemplatif

apparaît comme infiniment privilégiée en importance et en dignité, la seule digne d'être vécue

la veille : importunité de la vie quotidienne

l'apparence

nous ne sommes que l'apparence du fonds mystérieux de notre être

instincts esthétiques tout-puissants, fervente aspiration à l'apparence, désir primitif

hypothèse métaphysique

l'Être vrai et l'Unité primitive qui est douleur éternelle et contradiction

ont besoin de la vision ravissante, de l'apparence délicieuse

pour se justifier perpétuellement

et

l'apparence dont nous sommes faits, c'est le Non-Être véritable

le devenir perpétuel dans le temps, l'espace et la causalité

la réalité empirique

l'apparence de l'apparence

si nous concevons notre existence empirique et celle du monde comme une représentation de l'Unité primitive, le rêve nous semblera être l'apparence de l'apparence

la Transfiguration de Raphaël (commencé en 1518 et resté inachevé) :

assemble en une scène unique deux épisodes que l’on représentait jusque là dissociés : la transfiguration du Christ sur le mont Tabor et la guérison d’un jeune possédé qui suit immédiatement dans le texte de Matthieu (XIV)

composition qui unit presque sans transition l’agitation démoniaque et l’épiphanie du divin.

dégradation de l'apparence dans l'apparence

procédé essentiel de l'artiste «naïf» et de la civilisation apollinienne

partie inférieure du tableau

l'enfant possédé

les porteurs au désespoir

les disciples éperdus et anxieux

[les acteurs de la scène de la première apparence sont aveugles parce qu'ils sont prisonniers de cette première apparence]

reflet de l'éternelle douleur originelle, le fonds unique de l'univers

la double et mutuelle nécessité

reflet de l'éternelle contradiction, mère des choses

haut symbolisme de l'art

monde apollinien de la beauté

fondement souterrain, sagesse terrible du Silène (satyre, père adoptif et précepteur de Dionysos, personnifiant l'Ivresse)

rédemption par l'apparence

Apollon divinisation du principe d'individuation (le principe de la raison suffisante)

finalité de l'Unité primitive (le chaos antérieur à tout cosmos)

le monde de la douleur est nécessaire

pour que l'individu enfante la vision rédemptrice

et plongé dans la contemplation, demeure paisible dans sa barque oscillante en pleine mer

la mesure

le respect des limites de l'individualité

Apollon, divinité éthique

garder la mesure : se connaître soi-même

nécessité esthétique du beau : Rien de trop !

orgueil et démesure considérés

comme des démons hostiles à l'époque apollinienne

comme des qualités inhérentes à l'âge des Titans et au monde extra apollinien : barbare

Apollon ne peut vivre sans Dionysos !

le Grec apollinien sentait que son existence reposait sur un mystérieux fondement de douleur et de connaissance

artiste dionysien

musique extatique, mélodies magiques et prenantes, cris perçants

expression de la démesure de la nature

dans le plaisir, dans la douleur et dans la connaissance

artiste apollinien

monde bâti sur l'apparence et la mesure, clos de digues artificielles

psalmodie accompagnée du son immatériel de la harpe

états dionysiaques

oubli total des lois apolliniennes de la mesure

la démesure se révèle comme la vérité

l'État dorien et l'art dorique rampart apollinien,

éducation belliqueuse

Constitution politique cruelle et impitoyable

résistance opiniâtre à l'essence du dionysisme

lutte des deux principes antagonistes

dernière mise à jour :