Études en communication : aspects épistémologiques, méthodologiques et critiques

Dieu est mort

 

« Gott ist tot »

apophtegme

du grec αποφθεγμα (apophtegma) : précepte, sentence, parole mémorable ayant valeur de maxime

apparaît pour la première fois dans Le Gai Savoir, aux aphorismes 108 (« Luttes nouvelles ») et 125 (« L'insensé »)

Dieu est mort ! Dieu reste mort ! Et c'est nous qui l'avons tué ! Comment nous consoler, nous les meurtriers des meurtriers ? Ce que le monde a possédé jusqu'à présent de plus sacré et de plus puissant a perdu son sang sous notre couteau. — Qui nous lavera de ce sang ? Avec quelle eau pourrions-nous nous purifier ? Quelles expiations, quels jeux sacrés serons-nous forcés d'inventer ? La grandeur de cet acte n'est-elle pas trop grande pour nous ? Ne sommes-nous pas forcés de devenir nous-mêmes des dieux simplement — ne fût-ce que pour paraître dignes d'eux ? »

Le Gai Savoir, Livre troisième, aphorisme 125.

Dieu n'est plus la source fondamentale des codes moraux ou téléologiques

crise pour les considérations morales établies

« En renonçant à la foi chrétienne, on se dépouille du droit à la morale chrétienne. Celle-ci ne va absolument pas de soi (…). Le christianisme est un système, une vision des choses totale et où tout se tient. Si l'on en soustrait un concept fondamental, la foi en Dieu, on brise également le tout du même coup : il ne vous reste plus rien qui ait de la nécessité. »

Le Crépuscule des idoles, Incursions d'un inactuel, §5.

rejet de la croyance qu'il existe un système de lois morales totalement « objectives » et universelles, valide pour chaque individu

le problème est de contrecarrer le nihilisme : la perte du sens et des valeurs en l'absence d'un ordre divin

la mort de Dieu libère l'homme, et l'abandon de la croyance en Dieu

ouvre la voie à la créativité humaine

révèle de nouveaux chemins d'accès vers l'expression de son potentiel

le fait que « Dieu est mort » est comme une toile blanche :

l'homme n'est plus désormais « peint »,

le tableau de l'existence n'est plus donné parachevé (vision de l'homme comme créature)

c'est désormais l'homme lui-même qui (re)devient le peintre, le sculpteur de la réalité, le créateur.

les gens qui arrivent finalement à se créer eux-mêmes une vie nouvelle représenteraient un nouveau stade de l'existence humaine, le Surhomme (Übermensch)

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