Études en communication : aspects épistémologiques, méthodologiques et critiques | Louis-Claude
Paquin, UQÀM |
Arthur Schopenhauer
Le Monde comme volonté et comme représentation (1818).
penseur atypique, précurseur des philosophies de l’existence
il place la souffrance et l’ennui au cœur de sa réflexion
« Le monde n’est que le leurre de celui qui croit naïvement qu’il correspond à ses représentations, tandis que la volonté, véritable « chose en soi », est l’essence de la vie qui ne cherche obscurément rien d’autre qu’à persévérer par tous les moyens dans son être. »
désir
tout vouloir procède d'un besoin, d'un manque, d'une souffrance.
la satisfaction y met fin
pour un désir qui est satisfait, dix sont contrariés
le désir dure longtemps et ses exigences tendent à l'infin
la satisfaction est courte et elle est parcimonieusement mesurée
le contentement n'est qu'apparent
le désir satisfait fait place à un nouveau désir
le premier est une déception reconnue
le second est une déception non encore reconnue
volonté
aussi longtemps que notre conscience est remplie par notre volonté
aussi longtemps que nous sommes livrés
à l'impulsion du désir
aux espérances
aux craintes continuelles qu'il fait naître
aussi longtemps que nous sommes sujets du vouloir
il n'y a pour nous ni bonheur durable, ni repos
l'art et la représentation
l'objet que l'artiste s'efforce de représenter
l'objet dont la connaissance doit précéder et engendrer l'oeuvre
comme le germe précède et engendre la plante
cet objet est une idée, au sens platonicien du mot, et n'est point autre chose
ce n'est point la chose particulière car :
ce n'est point l'objet de notre conception vulgaire
ce n'est point non plus le concept
ce n'est point l'objet de l'entendement, ni de la science
le concept
abstrait et discursif
complètement indéterminé
quant à son contenu, rien n'est précis en lui que ses limites
l'entendement suffit pour le comprendre et pour le concevoir
les mots, sans autre intermédiaire, suffisent à l'exprimer
sa propre définition l'épuise tout entier
l'idée
est absolument concrète
elle a beau représenter une infinité de choses particulières
elle n'en est pas moins déterminée sur toutes ses faces
l'individu, en tant qu'individu, ne la peut jamais connaître
pour la concevoir il faut
dépouiller toute volonté toute individualité
s'élever à l'état de sujet connaissant pur
cachée à tous
si ce n'est au génie et à celui qui
grâce à une exaltation de la faculté de connaissance pure
se trouve dans un état voisin du génie
l'idée n'est point essentiellement communicable
elle ne l'est que relativement ; car
une fois conçue et exprimée dans l'oeuvre d'art
elle ne se révèle à chacun que proportionnellement à la valeur de son esprit
voilà pourquoi les oeuvres les plus excellentes de tous les arts
les monuments les plus glorieux du génie
sont destinés à demeurer éternellement lettres closes pour la stupide majorité des mortels
le monde de la représentation
est pur objet de contemplation esthétique
contemplation désintéressée
échappant à la discursivité abstraite de la représentation courante
dont les artistes, grâce à leur génie, offrent l’expérience
«L’artiste nous prête ses yeux pour regarder le monde»
c’est-à-dire «l’essence des choses qui existent hors toutes relations».
la musique
art privilégié, nous permet de déchirer le « voile de Maya » des illusions
de pénétrer au seuil de la connaissance de soi, du « vouloir-vivre »
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