Études en communication : aspects épistémologiques, méthodologiques et critiques

Arthur Schopenhauer

(1788-1860)

Le Monde comme volonté et comme représentation (1818).

penseur atypique, précurseur des philosophies de l’existence

il place la souffrance et l’ennui au cœur de sa réflexion

« Le monde n’est que le leurre de celui qui croit naïvement qu’il correspond à ses représentations, tandis que la volonté, véritable « chose en soi », est l’essence de la vie qui ne cherche obscurément rien d’autre qu’à persévérer par tous les moyens dans son être. »

désir

tout vouloir procède d'un besoin, d'un manque, d'une souffrance.

la satisfaction y met fin

pour un désir qui est satisfait, dix sont contrariés

le désir dure longtemps et ses exigences tendent à l'infin

la satisfaction est courte et elle est parcimonieusement mesurée

le contentement n'est qu'apparent

le désir satisfait fait place à un nouveau désir

le premier est une déception reconnue

le second est une déception non encore reconnue

volonté

aussi longtemps que notre conscience est remplie par notre volonté

aussi longtemps que nous sommes livrés

à l'impulsion du désir

aux espérances

aux craintes continuelles qu'il fait naître

aussi longtemps que nous sommes sujets du vouloir

il n'y a pour nous ni bonheur durable, ni repos

l'art et la représentation

l'objet que l'artiste s'efforce de représenter

l'objet dont la connaissance doit précéder et engendrer l'oeuvre

comme le germe précède et engendre la plante

cet objet est une idée, au sens platonicien du mot, et n'est point autre chose

ce n'est point la chose particulière car :

ce n'est point l'objet de notre conception vulgaire

ce n'est point non plus le concept

ce n'est point l'objet de l'entendement, ni de la science

le concept

abstrait et discursif

complètement indéterminé

quant à son contenu, rien n'est précis en lui que ses limites

l'entendement suffit pour le comprendre et pour le concevoir

les mots, sans autre intermédiaire, suffisent à l'exprimer

sa propre définition l'épuise tout entier

l'idée

est absolument concrète

elle a beau représenter une infinité de choses particulières

elle n'en est pas moins déterminée sur toutes ses faces

l'individu, en tant qu'individu, ne la peut jamais connaître

pour la concevoir il faut

dépouiller toute volonté toute individualité

s'élever à l'état de sujet connaissant pur

cachée à tous

si ce n'est au génie et à celui qui

grâce à une exaltation de la faculté de connaissance pure

se trouve dans un état voisin du génie

l'idée n'est point essentiellement communicable

elle ne l'est que relativement ; car

une fois conçue et exprimée dans l'oeuvre d'art

elle ne se révèle à chacun que proportionnellement à la valeur de son esprit

voilà pourquoi les oeuvres les plus excellentes de tous les arts

les monuments les plus glorieux du génie

sont destinés à demeurer éternellement lettres closes pour la stupide majorité des mortels

le monde de la représentation

est pur objet de contemplation esthétique

contemplation désintéressée

échappant à la discursivité abstraite de la représentation courante

dont les artistes, grâce à leur génie, offrent l’expérience

«L’artiste nous prête ses yeux pour regarder le monde»

c’est-à-dire «l’essence des choses qui existent hors toutes relations».

la musique

art privilégié, nous permet de déchirer le « voile de Maya » des illusions

de pénétrer au seuil de la connaissance de soi, du « vouloir-vivre »

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