Études en communication : aspects épistémologiques, méthodologiques et critiques

Critiques

arguments de John Searle

Les programmes sont de nature formelle et syntaxique alors que la pensée a un contenu mental intrinsèque.

La syntaxe n'est pas semblable ni suffisante pour la sémantique.

La syntaxe n'est pas intrinsèque à la physique du dispositif, nécessité d'un observateur extérieur.

Pas de correspondance avec les structures neuro-anatomiques qui en sont le support.

Une explication du mécanisme syntaxique ne peut donner l'explication de la signification.

Les 0 et les 1 n'ont pas de pouvoir causal parce qu'il n'existent que pour l'observateur extérieur, le programme n 'a pas d'existence réelle, pas d'ontologie extérieure au média qui l'implémente.

L'humain est un organisme créatif qui ne se réduit pas au traitement de l'information : l'expérience sensorielle.

 

arguments de Daniel Dennett

le « théâtre cartésien » : les idées y sont examinées « à la lumière de la raison » qui les éclaire comme un projecteur éclaire une scène de théâtre ou l’écran d’une salle de cinéma

  • la perception est une fenêtre transparente sur le monde;

  • les actions ont comme causes les intentions générées librement par la conscience;

  • ces intentions se forment dans la conscience sur la base de prémisses consciemment accessibles;

  • cela implique qu’il existe un lieu dans le cerveau où les informations sont collectées pour être rendues conscientes, un lieu où la conscience jaillit de façon tout ou rien;

  • les mécanismes de la perception et de l’action sont complètement transparents et accessibles à l’examen de la conscience sur demande;

  • la cognition inconsciente n’est pas reconnue dans ce modèle.

 

le recours à un homoncule (ou « petit homme ») pour rendre possible la conscience nous entraîne dans une régression à l’infini

qui va permettre au spectateur de prendre conscience de la partie de la scène éclairée, sinon un autre spectateur qui serait situé dans sa tête à lui, et ainsi de suite jusqu’à l’infini ?

aucun centre de contrôle se rapprochant de cet homoncule n’est connu dans le cerveau et les neurosciences pointent plutôt vers d'innombrables assemblées de neurones inter-reliées dont l’activité de la plupart demeure inconscient. 

autres arguments

disqualification du sujet et de l’historicité

assimilation réductionniste de l’homme à la machine

redéfinition informationnelle de l’être humain, selon laquelle celui-ci se réduit à une somme d’informations, à un programme que l’on peut déchiffrer, déconstruire pour le modifier, le refaçonner, telle une machine

la notion d’information

abolit toute frontière, qu’elle soit subjective ou biologique

efface toute barrière entre le vivant et le non-vivant, entre l’humain et la machine

laisse de côté les émotions, les valeurs, la signification, la culture.

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