Études en communication : aspects épistémologiques, méthodologiques et critiques

constructivisme

 

posture épistémologique

opposition aux deux principes permettant de construire une connaissance selon l’épistémologie positiviste-réaliste

le principe de modélisation analytique, défini par Descartes, consiste à analyser un objet en le décomposant en parties

le principe de raison suffisante ou déterminante, ainsi appelé par Leibniz, correspond à la logique déductive

dépasser les antinomies classiques idéalisme / empirisme, sujet / objet etc.

pas d’objet d’étude sans sujet étudiant

l’objet ou le phénomène à connaître est inséparable du sujet connaissant

le sujet connaissant est toujours motivé par un but

l'acte cognitif est finalisé

construit ses connaissances en référence à des finalités qu'il a lui-même élaborées

contre hypothèse ontologique selon laquelle la réalité existe en soi

la «réalité» est fondamentalement un «construit intellectuel» : perception et mise en forme pour le rendre intelligible

les grilles de perception et d’interprétation dont se sert le chercheur sont fondamentalement liées aux théories, aux concepts et à toute l’expérience dont il dispose au moment de son questionnement et de son investigation

pas d'existence autonome de la réalité en dehors du chercheur, ou de la communauté de chercheurs, qui la décrit

caractère construit (et construisant) de la connaissance

conception phénoménologique, interactionniste de la connaissance

l'interaction du sujet connaissant avec l'objet observé est constitutive de la connaissance

contre l’hypothèse déterministe

chaque évènement est déterminé par un principe de causalité

s'oppose à la tradition réaliste

« [...] rupture avec la notion traditionnelle selon laquelle toute connaissance humaine devrait ou pourrait s’approcher d’une représentation plus ou moins « vraie » d’une réalité indépendante ou « ontologique ». Au lieu de prétendre que la connaissance puisse représenter un monde au-delà de notre expérience, toute connaissance est considérée comme un outil dans le domaine de l’expérience. »

Ernst von Glasersfeld, Pourquoi le constructivisme doit-il être radical? , (2004)

la connaissance vue comme une représentation, ou un modèle, qui par la compréhension qu'elle nous apporte sur un phénomène, nous permet de mener une action sur lui

relativité de la notion de vérité ou de réel

« les modèles, les notions et les lois scientifiques sont des représentations mises au point par les humains et pour les humains pour comprendre leur monde »

Fourez, G. La construction des sciences : les logiques des inventions scientifiques :
introduction à la philosophie et à l'éthique des sciences,
1997, p.23

restructuration conceptuelle

la compréhension, constamment renouvelée, s’élabore à partir des représentations plus anciennes d’événements passés, que le sujet déjà « emmagasinées » dans son vécu

à travers ses expériences le sujet restructure (« reconceptualise ») les informations reçues en regard de ses propres concepts

ce qui importe c'est leur instrumentalité et leur opérationnalité, non leur unicité ou leur suprématie relative

la connaissance

la connaissance d'un domaine donné est constituée de l'ensemble des informations construites par les individus qui composent la communauté et qui participent aux activités de ce domaine, aussi bien les universitaires que les praticiens

les savoirs du sens commun ou les conceptions spontanées sont également pertinentes

la connaissance est le résultat d'interprétations partagées entre individus situés dans des contextes sociaux, culturels et physiques donnés qui orientent et influencent son élaboration

les conceptions que se fait un sujet sur un objet donné ne peuvent être détachées des interactions parfois conflictuelles qui rendent possible la création d’un savoir public partagé par un ensemble social

l'intersubjectivité et les interactions sociales se trouvent au centre du processus de création des connaissances aussi bien scientifiques que du sens commun

ces interactions font émerger des connaissances et permettent à une communauté d'accorder une valeur aux connaissances qu'elle produit

présupposés

les connaissances de chaque sujet

ne sont pas une simple "copie" de la réalité

une "(re)construction" de celle-ci

les connaissances sont :

construites

inachevées

plausibles

convenantes et contingentes

orientées par des finalités

dépendantes des actions et des expériences faites par les sujets connaissants

structurées par le processus de connaissance tout en le structurant aussi

forgées dans et à travers l’interaction du sujet connaissant avec le monde

critère de viabilité

invalidation de tout processus formel de vérification

nouvelle relation, plus tangible, entre connaissance et réalité

une action, une opération, une structure conceptuelle ou même une théorie sera « viable »

tant et aussi longtemps qu’elles servent à l’accomplissement d’une tâche ou encore à l’atteinte du but que l’on a choisi

la connaissance scientifique est composée de modèles théoriques viables dans leur domaine d’expérience

si un modèle scientifique se révèle le meilleur qu’on possède à un moment donné, il ne devrait jamais être vu comme la seule possibilité de résoudre les problèmes auxquels on l’associe

en présence de plusieurs solutions possibles, l’une d’elles sera retenue suivant des critères d’économie, de simplicité ou d’« élégance », et non pas parce qu’elle est « vraie » au sens ontologique

au lieu de « vérité », viabilité et compatibilité avec les autres modèles déjà construits

impacts sur la conception de la communication

s’oppose à la communication langagière comme moyen de transmission des connaissances

faire passer des idées ou des connaissances (structures conceptuelles) d’une personne à une autre

supposition non valide que les significations que l’auteur a associées aux mots du texte sont les mêmes que celles évoquées par ces mots pour le lecteur

la signification (l’interprétation) d’un mot, signe ou tout symbole, est une construction basée sur l’expérience subjective

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