Jacques Derrida (1930 - 2004), De la grammatologie (1967)
critique anti-humaniste des sciences humaines
radicalisation du saussurianisme
insistance sur la textualité et la différence
au détriment du prétexte et de la référence
critique du phonocentrisme et du logocentrisme de la tradition linguistique et philosophique occidentale
-> le texte écrit n'est pas la représentation précise et complète d'un parole
reproche de reposer sur la primauté de la parole
métaphysique idéaliste de la présence
derrière ou sous le langage et le texte :
l'idée
l'intention
la vérité
le sens
la référence
que le langage exprimerait
les mots seraient transparents, la communication possible
la voix n'est pas première
suppose « toujours déjà » une écriture, une institution ou un système de différences
la parole est une forme d'écriture
soumise comme toute écriture à l'instabilité du signe et à l'indécidabilité du sens
de signe en signe ou de signifiant en signifiant, le glissement du sens ne s'arrête jamais
la langue de Saussure est une écriture sans laquelle il n'y a pas de parole
tout langage n'est que différences de différences et traces de traces, sans origine ni présence
l'écriture, la différence, est partout
il n'y a jamais d'origine assignable
branche de l'analyse rhétorique
vise à ébranler différentes stratégies de représentation
prêter attention au glissement indéfini des signifiants sans signifié dernier, qui minent toute intentionnalité
la signification étant instable et indécidable, et l'interprétation compromise
on ne peut que répéter l'acte de déconstruction et le jeu de la différence à l'œuvre dans le texte
sans atteindre de compréhension ni d'explication
pas une analyse systématique, une méthode ou un métalangage de plus, qui impliquerait encore une signification dernière
=> mais une performance proche du texte qu'on défait, dans lequel se déplie le paradoxe du logocentrisme et de l'écriture