Rhétorique des médias interactifs

transmission de l’information

Médiatisation

La médiatisation de l’information est nécessaire à sa transmission.

Médiatiser c'est encoder et présenter dans un système symbolique ce qui a été abstrait de la pensée d’un énonciateur.

Les symboles, tout comme les signes, sont des construits, des entités communicationnelles qui tiennent lieu des choses représentées, ce qui permet leur organisation en des énoncés selon un code.

Ces symboles sont matérialisés dans un système formant langage : l'écriture (mots et chiffres), l'iconique (images fixes ou animées, graphiques, schémas), le sonore ou encore un mélange des trois : le multimédia.

Ces symboles sont inscrits sur un support à l'aide d'une technique d’enregistrement, ce qui leur confère la permanence, mais qui entraîne une déperdition d’éléments du contexte, des connaissances convoquées, de l'intention et la pensée de l'énonciateur.

Cette déperdition est aussi causée par la focalisation énonciative qui est un processus de simplification, de condensation et de réduction de la pensée pour se concentrer sur ce que l'on veut communiquer en fonction du point de vue particulier qui nécessite d’effectuer des sélections à la fois dans l’ensemble des aspects, jugés significatifs, de la relation cognitive qui constitue l’information que dans l’ensemble des structures langagières signifiantes pour les exprimer.

La médiatisation par la parole dans une situation dialogique permet une co-construction de l’information par induction mutuelle en raison des rétroactions à l’œuvre qui favorisent par une mise en commun du sens et de la valeur référentielle des énoncés, l’émergence d’une coréférence.

L'inscription sur un support de l’information médiatisée par le langage, pratique plusieurs fois millénaire, permet une diffusion beaucoup plus large d'un volume beaucoup plus grand d'information et à beaucoup plus de personnes, éloignées dans le temps et l'espace, surtout depuis l'avènement de l'imprimerie.

Le coût d’une telle flexibilité réside dans l’impossibilité du lecteur de valider directement dans la situation même de l’énonciation sa compréhension de l’information transmise comme le dialogue le permettait. Dans le cas présent on ne parle plus de co-construction de la référence, mais de re-construction de la référence.

Cette reconstruction consiste à réduire l’incertitude reliée au contexte d’énonciation, aux intentions de l’auteur ainsi que les ambiguités générées par des pratiques langagières, constructions ou dérives référentielles particulières, situées dans un temps et un espace qui ne sont pas nécessairement familiers au lecteur.

Ajout d'indicateurs et repérage

Lors de la transmission de l’information, la régression aux données organisées n’est pas complète.

La médiatisation de l’information en schématisations et en énoncés permet de transmettre une partie de la valeur ajoutée aux données par la cognition en ajoutant des indicateurs spécifiques.

Parmi ces identificateurs, il y a le marquage de la structure, les indicateurs signalétiques, l’indexation des objets et concepts thématisés, l’établissement de liens avec d’autres informations.

Gérer l'information c'est accumuler les archives qui la renferment, s'assurer de leur conservation et de leur intégrité. Il s'agit là de la fonction des bibliothèques, des cinémathèques, des audiothèques, des vidéothèques.

Pour faciliter l’accès à l’information lors du balayage séquentiel, l’émetteur, l’auteur, l’éditeur ou encore réalisateur peut ajouter à la formulation en énoncés de l'information des marques dotées d'un statut particulier qui confèrent aux énoncés qui en sont affectés un statut discursif particulier, de découpage et d’indicateur de la structure du propos : le titre, le sous-titre, etc. qui indiquent les arguments, les thèmes, etc.

Pour un repérage d’informations pertinentes sur un mode question/réponse à partir d’ensembles d’énoncés organisés en documents, des indications doivent être ajoutées aux documents, autant pour minimiser le taux silence, soit l’ensemble des documents qui auraient pu être pertinents mais qui n’ont pas été dépistés, que le taux de bruit, soit l’ensemble des documents qui ont été dépistés à tort : des indications signalétiques, des indices de classification et des descripteurs.

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